- .222
Changer de terrain.Au sud, se tourner vers la mer.Découvrir un monde de nuances, reliefs et profondeurs.Se sentir loin, très loin des formes familières.Par les eaux, être dépaysée.
- .221
Creuser, fourrager, s’obstiner à déceler par l’écriture un secret du terrain ou un morceau du lieu qui aurait échappé à l’arpentage régulier. Parfois, tomber sur un trésor : un « fossile de durée », dirait Bachelard, que la mémoire avait englouti. Ce fossile,…
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- .220
c’est l’été, un courant d’air chaud fait jouer les perles du rideau, léger grelot de bois, la sieste vient de fendre.
- .219
Parfois, sans prévenir, ma bouche, pleine de ce qui ne s’explique pas, débordante de désir. Et la joie que cela suscite de regarder, chez les autres, les lèvres s’entrouvrir.
- .218
Encore combien, combien de temps à nous laisser briser en menus éclats, combien d’années à veiller sur les copeaux d’un monde que les chiens dévorent, combien d’heures à prier, à rêver qu’une déferlante arrive et que sur leurs corps, l’eau,…
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- .217
Tenir la frontière pour l’endroit le plus sombre.
- .216
Les lieux d’autrefois sont inatteignables. À mesure que j’avance, la rive s’éloigne. Peu importe la force du courant ou la puissance de mes bras, les terres se dérobent à l’horizon. Rentrer est impossible. Revoir est interdit. L’enfance a sombré depuis…
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- .215
Dans l’atelier, tu regardes fixement le pan de mur qui se trouve devant toi. Le temps s’écoule et s’étire jusqu’à ce que tu ne reconnaisses plus rien de ce que tu avais vu au moment de prendre la pose ; tout…
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- .214
octobre 2022. La joie indescriptible d’apprendre que le prix Nobel de littérature vient d’être décerné à Annie Ernaux. Je repense à l’étudiante boursière qu’elle a été au début des années 60. Je pense aux crampes utérines traversées seule dans une…
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- .213
Revoir le monde de l’enfance depuis les tracés d’une carte. Au crayon, suivre les chemins traversés autrefois et découvrir ce qu’il y a de charnel à emprunter du bout de la mine ce qui constituait un monde entier, le seul,…
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- .212
La plante de ton pied a ses radicelles, elle se fiche bien des haut-le-cœur qui te traversent, des halètements qui voudraient te faire perdre pied.
- .211
Parfois, les désirs avortés construisent des cavernes au dedans de moi.
- .210
la maison grandit, les souvenirs s’agrègent, son corps, devient une pièce de ma mémoire, en expansion, elle retient tout ce qui s’est passé, ici est ma digue.
- .209
Tu prendras la longue répétition des heures pour une impasse. Tu douteras de la lumière blanche qui s’abat sur les murs. Tu auras des vertiges en pensant que la dernière nuit est encore loin. Tu perdras patience et courage avant…
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- .208
Pi-ca-p-p- tu les surprends à bégayer dans un recoin de solitude , c-c-ca-c-ca-pi, incapables de formuler le nom,-p-p-pi-ta-ta-pi. Combien de bouches peuvent encore articuler le nom de ce qui leur inflige des blessures? ca-pi-talisme est invisibilisé jusque dans son énonciation.
- .207
Je me souviens de l’ombre violacée des mûriers, des coups de griffes que cela laissait de vouloir se mettre à l’abri du soleil.
- .206
Ici est une langue.
- .205
Les lieux sont des points sur les cartes. Taches sombres comme des trous dans la trame cartographique. Ils sont des déchirures qui attisent l’écriture.
- .204
Ta langue, tu ne la quittes pas, tu l’enserres et vis contre elle, tu la creuses, la rognes et la ronges des jours durant. Ta langue n’est pas muette, ne tourne pas inlassablement dans ta bouche, elle se répand, frappe,…
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- .203
Les corps s’échauffent, les épaules s’agitent dans les vestons, ça cause à n’en plus finir jusqu’à saturer les écrans de meurtrissures. Et tu cherches, dans le décor, à entendre la langue ciselée, active qui parlera d’autre chose que d’un pli…
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- .202
L’archive a ses vertiges. Sous certaines phrases, des cavités. Invisibles la plupart du temps, elles s’ouvrent sous le poids de certains lecteurs.
- .201
Il y a des mots que j’use peu. Papa est l’un d’entre eux.
- .200
10h30. 8 octobre 2021. Poitiers. Je fais la queue comme tous ces autres devant la porte d’entrée qui nous donnera accès à la braderie Emmaüs. Nous sommes une centaine à patienter pour dénicher quelques fringues à prix modique, peut-être quelques…
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- .199
La lumière du temps me traverse. J’ai trois ans, douze, trente-deux ans et soixante-sept à la fois. Je suis toutes mes cellules rassemblées : vieillissantes, perdues, en formation. Je suis toutes mes cellules et toutes les années du monde à la…
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- .198
Tu regardes fixement le pan de mur qui se trouve devant toi et tu crois y voir les restes d’une tapisserie, probablement un motif fleuri dans des teintes brune, rousse, terre de sienne. Par endroits, tu crois apercevoir des motifs,…
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- .197
Quand ils se déplacent sur les murs, les écureuils ressemblent à des lézards.
- .196
Par la bouche, par le nez, par ton corps tout entier, tu descelles la nature du terrain. Les verres s’inclinent, le vin s’aère, au-dessus du calice, les arômes se révèlent en silence. Tu dégustes, Disponible au seul présent, tu laisses…
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- .195
Le lieu, un vocabulaire.
- .194
en avant ça bute contre le gros orteil, ça fait frémir d’un coup et stopper net à un mètre dix du tableau blanc, ça fait baisser les yeux pour constater la pointe de la chaussure plantée dans le bois qui…
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- .193
je tape autrice je lis actrice systématiquement je m’agace systématiquement l’incorrection automatique.
- .192
À l’échelle du paysage, la crue est un bouleversement identitaire. En laissant les eaux se répandre, elle vient rebattre les cartes. Sans doute le plaisir que je trouve à observer les montées des eaux réside là, dans ces respirations d’identités.…
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- .191
Revenir.Glisser.D’un lieu à l’autre, les frontières sont parfois illisibles.
- .190
La langue collective est rétive, ne se donne pas sans négociations.
- .189
À trop rester à demeure, les corps cherchent des ivresses adolescentes.
- .188
Projetée hors du sommeil par un désir irrépressible de corps en mouvements, je veux sentir la peau, le souffle de ces autres, inconnus, effleurés sous les lunes synthétiques. Me voilà hors du lit, les jambes parcourues d’impatiences. Brûlante, je veux…
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- .187
Sortir essorée, terminer liquéfiée, littéralement pétrie par la tension qui se noue dans le défi de faire écrire. Et quelle joie!
- .186
Tu te trouves face à un espace vide de présence humaine, une zone recouverte d’un fin gravier couleur rouille. Il fait nuit depuis plusieurs heures. Tu vois cette succession d’arbres décharnés par l’hiver, chacun dans son parterre carré (bordures de briques…
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- .185
déplier, énoncer, attiser, admettre, reprendre, attendre, être là, regarder, découper, lire, faire lire, découvrir, commencer, répéter, encourager, déconstruire, évoquer, dire, faire écrire, laisser surgir, inspirer, peupler, ouvrir, éroder, reprendre, définir, délimiter, circonscrire, détailler, multiplier, accumuler, ressentir, formuler, couper, relier, faire…
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- .184
Entrer ensemble dans l’écriture, donc commencer par vaciller. Billes écarquillées devant moi, bouches grandes ouvertes sous les masques, sourcils froncés et flot de questions. Comment ça tous les lieux du lycée? De quoi est fait un lieu? C’est dehors? C’est…
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- .183
.Bommes, lisière du Ciron. Beige, grège, gris argent, pierre de lune, cendres et légers reflets d’ocre céladon strié de bruns, brume, brume, brume bercée par les branches du prunier, percée par les ronces du mûrier une aube encore à conjuguer…
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- .182
Mercredi 20 janvier 2021: le vieil homme orange et jaune (après avoir gracié ses derniers amis) cède sa place, sans assister à la cérémonie, au très vieil homme blanc vêtu de noir qui jure (sur le gros, grand, lourd, Livre…
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- .181
En hiver, bien après les feuilles, la vigne disparaît; les ceps sont des corps tortueux aux bras dressés vers le ciel. L’horizon est drapé d’une foule qui acclame en silence l’arrivée du givre.
- .180
Quand le Ciron retrouve son lit, ce sont des plages de sable qui rongent les berges. De Bommes à Sauternes: paysage hanté par une mer lointaine.
- .179
je m’étais replié, je me replie, je me replierai (?)tu t’étais replié, tu te replies, tu te replieras (?)il s’était replié, il se replie, il se repliera (?)nous nous étions repliés, nous nous replions, nous nous replierons (?)vous vous étiez…
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- .178
Prendre le temps d’observer, ne pas lésiner sur l’attention portée au monde et se laisser surprendre par les signes déposés devant soi. Aujourd’hui, trouver mondes familiers et dépaysements enchevêtrés, conjugués sur un mur, dans la multiplicité des glyphes.
- .177
Se présenter: pieds tournés vers les visages, dos au tableau, se rendre disponible au seul présent; se livrer à lui; être là, dans la seconde qui s’écoule et jusqu’à la prochaine, habiter ce temps; apparaître, faire acte de dévoilement.
- .176
En hiver, derrière les coureurs, une certaine odeur de lessive.
- .175
Écrire depuis le ventre du lieu. Les mains, le regard, le corps entier tourné vers ce ventre, car le ventre est un centre. Ici, je découvre que le lieu adéquat n’est pas toujours celui auquel on pense. Après deux jours,…
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- .174
Atterrir, poser les deux pieds sur le sol, un nouveau, un que je ne connais pas; regarder autour, découvrir les visages, les volumes, les horizons qui s’établissent ici; prendre le temps; atterrir dans l’expiration de l’air familier et poser un…
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- .173
À l’approche du départ, désigner ce qui fait monde, organiser ces choses dans ce qui semble à chaque fois être une trop petite boîte.
- .172
Dans l’épaisseur ténue du jour, vaciller, perdre l’équilibre, entrer de nouveau en mouvement et glisser hors de la stupeur, s’ébrouer pour se défaire de la sidération, retrouver les autres et l’autour, se mouvoir.
- .171
(début du texte : .166) Les pupilles focalisées sur ces éclats, je regarde s’épuiser les angles et mesure la force des corps qui rongent les pyramides de neige et de glace. Inlassablement, les rétines numériques enregistrent. Elles captent, notent et…
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- .170
(début du texte : .166) . Islande C’est le live de l’épure et, en hiver, celui du guet. Le désir de capture exotique est porté à son comble. Immensité bleue, perdue dans la nuit quasi continue, j’attends indéfiniment. La ligne…
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- .169
(début du texte : .166) . Chutes du Niagara C’est pour le frisson, le fracas, la démesure, enfin ce que j’en imagine. La première fois le lien d’Earthcam ne me dévoile rien qu’une épaisse brume dans la pénombre. Il fera…
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- .168
(début du texte : .166) . Bali C’est une attraction pour les sons, BA – LI, et puis certainement une curiosité attisée par le voyage de deux amis. Je ne peux pas résister, il faut que je profite de leur…
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- .167
(début du texte : .166) Sur toute la surface de la planète, des rétines numériques enregistrent et diffusent les mouvements du monde. Des corps font irruption dans les cadres, errent au centre de l’image ou traversent le paysage avant de…
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- .166
J’ai bien du mal à retrouver l’origine de ces départs réguliers, difficile pour moi de dire comment s’est creusée l’habitude d’aller regarder ailleurs et sans mes pieds. Je crois me souvenir d’une voix à la radio révélant l’existence d’une plateforme…
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- .165
Avec le Black Friday, en Corée du Sud, plusieurs hommes (des coursiers-livreurs) ont trouvé la mort. Ils sont tombés d’épuisement. Il y a des phrases qui requièrent qu’on les sorte des colonnes des journaux, qui exigent de nous qu’on les…
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- .164
Dans les jours sombres, il m’arrive de penser que l’histoire des femmes est une histoire de l’enfermement.
- .163
C’est un véritable exercice, pour un esprit comme le mien, d’accepter de se laisser tordre par la rigidité des conventions. Comme une vache à qui l’on vient de poser une entrave, rien ne me donne plus envie de répondre en…
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- .162
Suzanne faisait le même rêve. Chaque nuit les images revenaient. Légèrement modifiées. D’autres angles, d’autres cadrages, des rythmes différents mais, toujours, cela revenait. Elle se trouvait dans un bois, quelqu’un ou quelque chose la poursuivait, elle se cachait pour échapper…
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- .161
Toute idée de nature est une mélancolie.
- .160
Certaines photographies sont des présages. Regardez de plus près. Retrouvez le vieil imprimé d’une chemise ou la disposition d’un salon. Vérifiez la date au dos de l’image. Bien qu’elle ait été prise il y a des années, ce n’est que…
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- .159
A la tombée de la nuit, vers 18h, poser le citronnier et le laurier sur le support à roulette et les hisser à l’intérieur. Ainsi, s’ouvrait l’hiver.
- .158
Manque le silence et les fenêtres calfeutrées. Manque les yeux froncés, mains tendues, crayon en main pour la mesure. Manque le son mat des fusains sur la feuille. Manque la chaleur de la lampe sur le coin d’une épaule puis…
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- .157
Écrire: police sans serif. Penser: police sans shérif.
- .156
Partout, dans les villes, quelque chose me parle. Parcmètres, panneaux de signalisations, enseignes de magasins, prospectus laissé à terre, t-shirts ou casquettes imprimés d’un slogan, plaque d’un médecin, boîtes aux lettres, panneaux « Bienvenue » à l’entrée des résidences, pancartes sauvages fixées…
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- .155
L’espace numérique est un monde de mirages où l’on croit voir des images, entendre des sons, lire des cartes quand, en définitive, toutes ces apparitions ne sont que les réfractions d’autres signes, formant langage; un langage difficile, que les novices,…
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- .154
Ça lui était revenu dans une après-midi de juillet. Elle était sortie sur la terrasse, s’était allongée seule sous la treille, les autres dormaient encore dans la maison, et elle avait regardé les ombres du feuillage former des tâches sur…
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- .153
Au dehors, la vie à marée basse.
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À domicile / ad libitum / ad victoriam ? / ad nauseam Bis repetita (placent?)
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Le vide a-t-il une ombre?
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La haie n’est pas une ligne mince. La haie est épaisse, large, elle a de la hauteur aussi. La haie est un monde. C’est important de le savoir, de l’écrire. Il faut rompre avec cette idée que la haie est…
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- .149
Après de longues heures, dans le tissus du masque, retrouver cette odeur singulière teintée de salive et de souffle, cette humidité soyeuse et intime, que seul le doudou de l’enfance savait convoquer.
- .148
Depuis nos intérieurs, faire l’expérience de la densité des vies de fictions.
- .147
Ordinateur jamais éteins, je veux garder le monde dans son pli, à distance de ma main.
- .146
Est-il commun à tous, ce remord de n’avoir pas assez profité des recoins et refuges de la maison première?
- .145
Il y a des froissements d’air à l’approche de l’épaule que le souvenir érige en monument.
- .144
Tu n’as qu’à sortir de la maison. À peine m’as-tu laissé, ton ombre encore en mémoire sur le bois de la porte, que déjà l’écriture affleure; dans la nécessité absolue d’un lieu à moi.
- .143
Approche. Viens. Sombre avec moi dans la matière. Viens te fondre dans les feuillages. Cherchons ensemble ce que serait ta force neuve.
- .142
Je porterai clavicules et épaules apparentes. Je porterai dos et ventre nus, poitrine à l’air libre, si cela me chante. Je porterai mon corps entier sous vos yeux et sans hourra. Je le porterai sans me soucier de vous. Et,…
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- .141
Les chatons À J.C. Oates Les chatons, c’est l’affaire de ton père. C’était ça depuis toujours, l’histoire se rejouait plusieurs fois l’an et la mère n’en démordait pas. La chatte de la maison devenait grosse, se trainait de plus en…
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- .140
Écrire en s’érigeant de nouveaux principes, comme des montagnes à parcourir: non plus dire le collage d’éléments disparates mais bel et bien le faire advenir sur les pages. Que la colle soit lisible autant que la variété des matériaux.
- .139
Nos sacs s’étaient décomposés à l’arrière de la gare. Le grand escalier de la ville était englouti sous les branchages. Tout avait été recouvert, même les ombres de l’explosion avaient été avalées par des fougères devenues monstrueuses.
- .138
La lisière n’était plus une ligne. Elle avait fondu, s’était mêlée à l’ensemble du monde: territoire métisse.
- .137
L’aubépine n’attend personne pour délivrer ses fleurs.
- .136
A quelques heures de marche, existe une terre avec des mâchoires de calcaires. Là bas, les politesses sont des coups de griffes.
- .135
Invitation à laisser choir la peau en éclat : par le dessin, être démembrée. Qu’on ne garde de moi qu’un seul genou, à peine une miette. Qu’on suspende, sur la page, ma clavicule. Que les lignes se déploient et découpent…
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- .134
URGENT. Recherche éclipses stroboscopiques, sequins et rythmes synthétiques pour mettre fin au désœuvrement nocturne. Plaisantins s’abstenir.
- .133
Parfois, se sentir comme un éléphant devant un ananas truffé d’explosifs.
- .132
Carpes et phalanges gauches au sol. Ischions bientôt à la verticale. Fémurs, tibias, péronés enchevêtrés. Sternum, cervicales et crâne étagés sur le bassin. T’as d’os assis. Bras droit ballant.
- .131
A ceux qui reviendront des mondes anciens, parlerons-nous d’une érotique du masque? Parlerons-nous des plaisirs suscités par d’intenses regards échangés sans la crainte de voir rosir les joues?
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Je vais à la rivière pour m’évader de ce monde de parcelles et de champs, c’est aussi une manière d’entrer dans le sol. Sous les pierres une multitude de petits organismes aux corps translucides, noirs ou gris qui vivent agrippés…
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- .129
Corps de ferme La première borne c’est la maison d’enfance. La grande maison au bout du chemin, le cœur du hameau. C’est une maison immense, bourgeoise, pas vraiment la représentation que l’on se fait de la maison paysanne. Rien à…
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- .128
La fascination pour un point sur la carte fonde parfois le désir d’écrire mais cela ne donne guère plus que l’élan initial à la prise de parole ; ensuite, que faire et par où commencer pour dire le lieu ?
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Apprendre à discuter ergonomie du poste de travail. Découvrir l’existence de souris verticales. S’interroger, pour la première fois, sur la position de son écran. Fantasmer des accoudoirs réglables. Télétravailler de guingois. Rester perplexe à domicile.
- .126
Travailler une terre, parfois la posséder, ça ne laisse pas les corps tranquilles, ça empli les mémoires de souvenirs et de noms, parce qu’à force de l’arpenter de long en large avec les bêtes, le tracteur ou des piquets on…
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- .125
Le lieu a besoin de temps pour déployer ses phrases, il se conjugue au travers des saisons.
- .124
Transfuge en tous lieux. A la ville comme à la campagne, mon territoire s’hybride. La stabulation, le barrage, l’enclos pour les bêtes sont autant le paysage que les boulevards, le métro ou le centre-ville. A Marseille, les odeurs de vases…
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- .123
Comment tient-on debout ? A force de le faire naturellement, on ne se rend plus compte que c’est un savoir-faire appris et perfectionné.