Il y a une pie dans l’érable, là, juste à côté de ma fenêtre encore ouverte. Depuis mon canapé, je ne l’ai pas encore aperçu mais je reconnais son chant. C’est la fin de la journée, il fera bientôt nuit et la pie chante. Je me lève et l’aperçois entre les feuilles couleur de vinaigre. Torse bombé blanc et noir, elle jacasse, ça n’en finit pas. Réflexe quasi reptilien, j’attrape mon ordinateur, lance une recherche internet et atterrie en une fraction de seconde sur l’article « pie bavarde » de Wikipédia. Je fais défiler le texte jusqu’au lecteur qui propose d’écouter les vocalises de l’animal, je pousse le son au maximum et me rapproche de la fenêtre. Play. La pie numérique jacasse. Pause. L’arbre s’est tu. Je relance la piste et le chant légèrement métallique s’échappe à nouveau de mon ordinateur mais. Pause. La pie organique me répond.