Il y avait eu cette période révolutionnaire du passage au bio, les discussions ne tournaient plus qu’autour de cela, il y avait tant à apprendre, tant à imaginer, c’était la période ou le père était le plus heureux avec son travail, l’héritage, en quelque sorte, allait pouvoir être transformé, une sorte d’émancipation pouvait avoir lieu et cela en ayant le sentiment de faire un choix d’avant-garde. Une fenêtre d’une dizaine d’année venait de s’ouvrir où le milieu paysan, jusque-là un peu poussiéreux, s’offrait une sorte de restauration, un retournement. Ainsi, celles et ceux qui avaient la volonté de voir au loin pouvait se lancer dans la grande aventure de la conversion, bien avant que la totalité du marché ne soit saturé de produit biologique en tout genre, bien avant que les réseaux d’échanges de semences biologiques ou de planteuses à betterave ne soient en place. A cette époque, seule l’union européenne vous soutenait allègrement, la politique agricole commune délivrait son argent à celles et ceux qui souhaitaient se lancer dans l’aventure.