Aujourd’hui je me suis projetée, pas vraiment contre un mur (beaucoup trop risqué), mais dans d’autres peaux, d’autres matières. Je suis allée à la médiathèque, me suis installée près de la vitre (encore un peu de soleil ces jours-ci) et me suis projetée, comme ça, bam, contre la feuille et la langue.
Aujourd’hui j’ai voulu être un pinson, du plancton, un gisement de pétrole, une coulée de boue, un glissement de terrain, alors je me suis tortillée, contorsionnée sur ma chaise en plastique, j’ai gribouillé, enfilé des mots et regardé autour de moi en espérant trouver une piste entre les rayonnages de la médiathèque, mais rien, j’étais toujours désespérément sur ma chaise à côté de ma voisine et de son chewing-gum.
Demain j’essaierai encore, ailleurs, autrement, loin des bonbecs.