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Événement

Ça doit faire partie de l’histoire, c’est même ce qui la fait avancer d’un pas vers une nouvelle étape. D’un point de vue historique, c’est un peu l’atome. En-deçà de l’événement : rien. Pas de matière, pas de mouvements, rien à ajouter à la marche du moteur, l’histoire est au point mort. L’événement, c’est l’insécable de l’historien. Donc, nécessairement, il se fait attendre et quand il débarque, c’est toujours un peu en grande pompe, on pourrait dire en héros puisque sans lui, nous l’avons dit, rien n’avance et l’on croit le monde et l’histoire à l’arrêt. En cela, l’événement est toujours un avènement avec ce qu’il faut de faste et de controverses nécessaire à un couronnement. Sans parler du tapage, de la cohorte de bruits avec lesquels il se déplace et occupe nos sens par ses agitations. Habitué des gros titres et de la surexposition, c’est un gros mot, un leurre jeté à nos figures pour nous empêcher de voir ce qui arrive ailleurs, en hors champ.