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10h30. 8 octobre 2021. Poitiers.

Je fais la queue comme tous ces autres devant la porte d’entrée qui nous donnera accès à la braderie Emmaüs. Nous sommes une centaine à patienter pour dénicher quelques fringues à prix modique, peut-être quelques accessoires pour la maison, des chaussures ou quelques bodies pour enfants en bas âges. La foule ne cesse de gonfler et même si je vois bien qu’elle n’est pas uniforme, que quelques antiquaires ont rejoint les rangs, que quelques bourgeoises font aussi leur sortie, je vois surtout que nous pouvons former un nous plutôt démunis, un nous sans bien, sans fric, sans grande possession. La braderie est une revanche, une île de quelques m2 qui nous offre tout le loisir de nous adonner à la prise de possession sans risque de banqueroute.

Quelques heures plus tard.

Je sors et suis frappée par l’ironie spatiale: devant l’île, le Crédit Agricole Mutuel de la Touraine et du Poitou.